L’UIHJ, représentée par Marc Schmitz, président, Luis Ortega, vice-président, Patrick Gielen, secrétaire du bureau et rapporteur général du congrès de l’UIHJ à Rio (2024), et Malone Cunha, membre du bureau, ont participé au IV CONOJUS – Congrès national des huissiers de justice d’État – tenu à Teresina (Brésil) les 23 et 24 mars 2023.

Organisées par SINDOJUS/PI et FESOJUS-BR, des discussions pertinentes ont été largement débattues sur les nouvelles perspectives et fonctions de la profession d’huissier de justice, face aux changements impérieux inscrits dans l’agenda structurel du pouvoir judiciaire, ainsi que sur élargissement conséquent en faveur d’une meilleure représentation de cette profession.

L’IMPORTANCE ET LE RÔLE DES FEMMES DANS LE SYSTÈME JUDICIAIRE ACTUEL

La Politique Nationale d’Incitation à la Participation Institutionnelle des Femmes dans le Pouvoir Judiciaire, établie par le Conseil National de la Justice (CNJ) par la Résolution CNJ n. 255, du 4 septembre 2018, a été largement débattue par des femmes dont les noms résonnent comme de grandes icônes de la magistrature. La conférencière, Son Excellence Liana Chaib, juge au Tribunal supérieur du travail, était présente, avec la participation de l’avocat de SINDOJUS/PI, le Dr Ednan Soares Coutinho. Comme débatteurs, la présence de la magistrate Eulália Maria Ribeiro Gonçalves Nascimento Pinheiro, du professeur et huissier de justice de Rio de Janeiro Claudete Pessoa, ancien professeur à la FGV (Fundação Getulio Vargas) et actuel président de SINDOJUS/RJ, et du Dr Nubia Cordeiro Fontenele, secrétaire général Cabinet de justice de TJPI – Tribunal d’État du Piaui, a d’avantage enrichi les discussions.

Ce groupe de professionnels réputés a souligné la nécessité d’une plus grande participation des femmes aux postes de direction et de gestion dans les tribunaux et autres institutions. Les débats ont mis en évidence l’importance de la présence des femmes dans les postes de pouvoir, en particulier au sein de l’appareil judiciaire. Les intervenants ont souligné que l’environnement professionnel est encore majoritairement masculin dans la magistrature et dans la société en général, que l’équité entre les sexes évolue, mais qu’il reste encore beaucoup à conquérir et de progrès à réaliser. Il a également été souligné que les femmes huissiers de justice sont encore minoritaires dans les postes clés au sein de l’appareil judiciaire, mais que le regard des femmes à travers leur expérience constitue un atout majeur dans les compétences professionnelles. D’où l’importance des femmes, présentes dans des postes publics stratégiques, notamment dans le leadership et le pouvoir.

STRATÉGIES POUR RÉSOUDRE LES PRINCIPAUX DÉFIS DE L’HUISSIER DE JUSTICE

Pour aborder les solutions stratégiques et les possibilités de faire face aux principaux défis des huissiers de justice, les frères Dr Daniel Faião Rodrigues et Dr Mauro Faião Rodrigues, fondateurs et professeurs à l’École des huissiers de justice, furent les conférenciers invités à cette deuxième table thématique de la journée. Le président de SINDOJUS/DF et directeur exécutif d’UNOJUS – Institut national des huissiers de justice, Gerardo Alves Lima Filho, a été invité à présider les débats. Pendant ce temps, le Dr Kheyder Loyola, procureur municipal, a brillamment joué le rôle de débatteur.

A cette occasion, l’École des huissiers de justice a soumis une fois de plus d’importantes réflexions à l’auditoire du IV CONOJUS sur les difficultés et les particularités de la vie quotidienne des huissiers de justice. De nombreux aspects ont été soulignés qui nécessitent une standardisation par les tribunaux à travers le pays. Des procédures apparemment simples ne disposent pas encore de standard déterminé et ne sont pas mis en place dans toutes les entités fédérales. Il est important d’approfondir le débat sur ces questions, et la valorisation de la profession est essentielle pour aboutir à une solution.

SITUATION ACTUELLE DES HUISIER DE JUSTICE

Puis, une grande table ronde a été constituée autour de représentants reconnus de la profession d’huissier de justice du Brésil, composée de João Batista Fernandes, président agréé de FESOJUS-BR, Eleandro Alves Almeida, président par intérim de FESOJUS-BR, Luís Arthur de Souza, directeur financier de FESOJUS-BR, Mário Medeiros Neto, président d’AFOJEBRA, et João Paulo Zambom, président de FENASSOJAF.

Au cours de la discussion, après avoir distingué les entités représentatives, les problèmes actuels de la profession dans différents Etats ont été répertoriés, tels que la précarité face à la situation nationale relative à la proposition de déjudiciarisation des activités judiciaires, le projet de loi sur le port d’armes, la reconnaissance des risques liés à l’exercice de la profession, le travail excessif, les tribunaux d’exception, et la capacité pour l’huissier de justice d’être un agent de conciliation. Tous les thèmes abordés ont une importance fondamentale pour unifier la profession autour des mêmes luttes pour réaliser les meilleurs résultats.

SANTÉ MENTALE DES OFFICIERS DE JUSTICE : ESTIME DE SOI ET VALORISATION DE LA VIE

La psychologue et huissier de justice du TJGO (Tribunal de Justiça de Goiás), Lorena Rodrigues Lourenço, et la spécialiste de la gestion des personnes, le Dr Adriana Araújo, ont insisté sur ce sujet d’une importance primordiale pour la profession.

A cette occasion, l’impact du travail sur la santé de l’huissier de justice a été expliqué. Les recherches scientifiques menées dans différents États brésiliens sur les risques psychosociaux liés au travail de l’huissier de justice ont également été présentées. Les résultats ont démontré que le travail peut être une source de souffrance et de maladie, contribuant à l’apparition ou au développement de psychopathologies telles que l’anxiété et la dépression. De plus, la psychologue a offert des outils aux intéressés pour prendre soin de leur santé mentale et rétablir l’estime de soi avec l’acceptation de soi, la confiance en soi, les compétences sociales et les réseaux sociaux.

Le Dr Thiago Amorim Neves, médecin conseil de la Cour de justice, a été invité à présider la table ronde, et le Dr Antônio Francisco Gomes de Oliveira, juge de la Cour de justice de l’État de Piauí, avec son expérience dans la coordination du comité de santé du CNJ de Piauí, était invité à intervenir.

L’AVENIR DU POUVOIR JUDICIAIRE. LES INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES, UNE NOUVELLE RÉALITÉ

L’évolution constante de la technologie et ses implications sur la vie des huissiers de justice a également été le fil conducteur des débats thématiques de la journée. Pour aborder le sujet, la conférencière Vanessa de Marchi, huissier de justice fédéral de São Paulo, créatrice de la chaîne « Papo de Oficial » (Discussion d’officiers) sur YouTube et Instagram – @papo.de.oficial – et spécialiste de l’innovation dans le domaine judiciaire, a apporté ses vastes connaissances en matière de recherche, permettant au public de profiter de la plus grande incursion jamais réalisée au Brésil concernant la réforme des structures administratives à travers le pays.

Elle était accompagnée du juge Manoel de Sousa Dourado, vice-président de la Cour de justice de l’État du Piauí, Lucas Corrêa de Pádua, vice-directeur du département juridique de SINDOJUS/PI, et du Dr Campelo Filho, post-doctorant en Droit et nouvelles technologies par le Centre international de recherche sur les droits de l’homme, Université Mediterranea de Reggio Calabria Italie, également directeur juridique de Sesc (Serviço Social do Comércio) Piauí.

ENTITÉS REPRÉSENTATIVES D’HUISSIERS DE JUSTICE AU BRÉSIL ET À L’ÉTRANGER – VALORISATION DE LA DÉFENSE ET REVENDICATION DES DROITS

Pour clôturer l’événement, des représentants de la profession d’huissier de Justice de divers pays se sont réunis pour échanger sur les enjeux et les perspectives de valoriser dignement le bras armé de la justice.

Des représentants de FESOJUS-BR sont à nouveau montés sur scène et y ont invité Marc Schmitz, Luis Ortega, Patrick Gielen, Malone Cunha, Carlos Henrique Bezerra Sales, président de SINDOJUS PI, Mário Medeiros, président d’AFOJEBRA et João Paulo Zambom, président de la FENASSOJAF.

A l’issue du congrès, la FESOJUS a annoncé officiellement qu’elle ne tiendrait pas de CONOJUS en 2024, afin d’apporter son plein soutien au 25e congrès de l’UIHJ à Rio de Janeiro.